Pour l’exposition K comme Kaolin* , la commission culturelle de la Ville de Grignan invite Mireille Favergeon et huit céramistes qu’elle a choisis pour exposer à ses côtés : Lætitia Benat, Louis et Virginie Brueder, Tristan Chaillot, Xavier Duroselle, René Le Denmat, Christine Macé, Florent Le
Men et ce jusqu'au 6 janvier 2013 à l' ESPACE D’ART FRANÇOIS-AUGUSTE DUCROS Place du Jeu de ballon à Grignan - Jours et heures d’ouverture : Du mercredi au dimanche de 14h à 19h. Entrée libre.
Men et ce jusqu'au 6 janvier 2013 à l' ESPACE D’ART FRANÇOIS-AUGUSTE DUCROS Place du Jeu de ballon à Grignan - Jours et heures d’ouverture : Du mercredi au dimanche de 14h à 19h. Entrée libre.
Cette exposition propose une entrée sur les traitements actuels du kaolin et de la porcelaine, et sur les couvertes et glaçures spécialement appliquées à cette céramique. Le travail d’émail dans lequel s’inscrivent la majorité des artistes invités ici témoigne d’une recherche approfondie, une quête perpétuelle de lumière, de couleurs et de textures, ancrée dans la matière au point de s’y fusionner, et qu’une vie entière ne suffirait pas à assouvir. Ils partagent le goût et les savoirs requis sur la porcelaine, qui s’appuient sur une double compétence, l’une sur la forme et l’autre sur le travail de l'émail.
Leur art consiste alors à mener le matériau jusqu’à ses ultimes limites (la fusion, la vitrification) pour mieux explorer les possibilités d’expressions artistiques qu'offre la porcelaine à la création contemporain.
Leur art consiste alors à mener le matériau jusqu’à ses ultimes limites (la fusion, la vitrification) pour mieux explorer les possibilités d’expressions artistiques qu'offre la porcelaine à la création contemporain.
Les exposantsL’entrée dans le monde de la terre est un voyage empruntant des chemins souvent très personnels. Les artistes invités pour l’exposition K comme Kaolin sont venus à la céramique chacun à leur manière (après des études de Beaux-arts pour Mireille Favergeon et Laetitia Benat, de philosophie pour Florent Le Men, d’histoire de l’Art pour Christine Macé, ou parallèlement à une formation à St-Cyr et à une carrière militaire pour René Le Denmat…) L’apprentissage en autodidacte occupe une place importante pour la plupart d’entre eux, tout au long de leur vie, et pour certains, comme Virginie Brueder, René Le Denmat dès le départ de leur carrière. Des écoles de céramiques ont aussi à point nommé ponctué leur parcours (formation à Saint-Amand-en-Puisaye pour Louis Brueder, à Dieulefit pour Florent Le Men, à l’Ecole de céramique CREAR pour Xavier Duroselle, au sein de l’école des Arts décoratifs à Genève pour Tristan Chaillot, ou encore à l’Ecole de céramique de Provence à Aubagne dans laquelle fut invité à enseigner
René Le Denmat…) Mais avant de savoir dans quel coin de la terre va se nicher et prendre forme la personnalité du céramiste, celui-ci demande souvent l’hospitalité dans différents ateliers, renforçant ainsi ses occasions de croiser les textes et le travail de guides qui deviennent autant de repères (Bernard Leach, Daniel de Montmollin, Emile Decoeur…), quand ce n’est pas du côté de l’Orient que conduisent les aspirations, les plus lointaines géographiquement, mais si essentielles pour cet art (voyages en Corée ou au Japon pour René Le Denmat, Mireille Favergeon, Florent Le Men…)
Des hommes et des femmes (9 artistes invités en tout) dont la trajectoire de vie est jalonnée de choix marquants et se découvre comme le premier de leur acte poétique posé sur la terre. Leurs oeuvres accompagnent ce parcours comme une série de témoignages, d’éclairages, d’interrogations. Comme des mises en forme de leurs questionnements sur le monde, à la croisée des approches poétiques, techniques et parfois métaphysiques.
René Le Denmat…) Mais avant de savoir dans quel coin de la terre va se nicher et prendre forme la personnalité du céramiste, celui-ci demande souvent l’hospitalité dans différents ateliers, renforçant ainsi ses occasions de croiser les textes et le travail de guides qui deviennent autant de repères (Bernard Leach, Daniel de Montmollin, Emile Decoeur…), quand ce n’est pas du côté de l’Orient que conduisent les aspirations, les plus lointaines géographiquement, mais si essentielles pour cet art (voyages en Corée ou au Japon pour René Le Denmat, Mireille Favergeon, Florent Le Men…)
Des hommes et des femmes (9 artistes invités en tout) dont la trajectoire de vie est jalonnée de choix marquants et se découvre comme le premier de leur acte poétique posé sur la terre. Leurs oeuvres accompagnent ce parcours comme une série de témoignages, d’éclairages, d’interrogations. Comme des mises en forme de leurs questionnements sur le monde, à la croisée des approches poétiques, techniques et parfois métaphysiques.
*Le kaolin, la porcelaine
Le kaolin, ou terre de Chine, est une argile primaire parmi les plus pures, utilisée dans la fabrication de la porcelaine. Elle est issue directement et quasi exclusivement de la décomposition naturelle sur place de la roche-mère feldspathique. Extrêmement réfractaire quand elle est utilisée pure (son point de fusion se situant à 1800°C), elle est ordinairement utilisée combinée à du feldspath, du quartz et à une argile plus souple qui rendent le tesson
de porcelaine plus plastique et abaissent son point de fusion. En raison de la découverte tardive de gisements de kaolin en Angleterre et en France au XVIIIe siècle (en 1755 pour le kaolin anglais de Cornouailles, d’une pureté exceptionnelle, et en 1768 à Saint-Yvriex-La- Perche dans le Limousin) la porcelaine se développa en Europe seulement plus de 600 ans après le pleinessor qu’elle connut en Chine du sud au XIIe siècle dans la région de Jingdezhen. On peut estimer d’après les premières pièces conservées que le kaolin était connu et utilisé en Chine déjà depuis environ 200 ans avant JC. Et ce sont les carrières de Gaoling (littéralement « collines hautes ») exploitées près de Jingdezhen, qui donnèrent son nom au kaolin. Du fait des difficultés de tournage du kaolin, et de la maîtrise des techniques de cuisson à haute température qu’elle requiert (1350°C environ) la porcelaine fut principalement produite au XIXe siècle en série par coulage dans des moules à destination des arts de la table, dans les grandes manufactures
industrielles de porcelaine de Sèvres, de Limoges… Mais de nombreux artistes ont été séduits par les contraintes et les propriétés de translucidité, de finesse, de densité de la porcelaine, et se sont lancés dans le façonnage de pièces uniques, par tournage, ou montage à la plaque. Des prises de risques et des choix de travail qui renvoient quotidiennement ces artistes à l'exigence, à la précision du geste, au caractère sacré des poteries de la Chine ancienne, à une "montagne" non moins sacrée de savoirs théoriques et pratiques assortis à ces techniques. Mais aussi à une réflexion permanente sur les différentes interprétations, actuelles ou anciennes et parfois dépaysantes de la notion d’esthétique. Ils explorent, façonnent… à la recherche de l’expression d’une sensibilité s’inspirant et s’affranchissant de ces héritages croisés et multiples, pétris d’histoire, d’usages sociaux et d’avancées individuelles.
Le kaolin, ou terre de Chine, est une argile primaire parmi les plus pures, utilisée dans la fabrication de la porcelaine. Elle est issue directement et quasi exclusivement de la décomposition naturelle sur place de la roche-mère feldspathique. Extrêmement réfractaire quand elle est utilisée pure (son point de fusion se situant à 1800°C), elle est ordinairement utilisée combinée à du feldspath, du quartz et à une argile plus souple qui rendent le tesson
de porcelaine plus plastique et abaissent son point de fusion. En raison de la découverte tardive de gisements de kaolin en Angleterre et en France au XVIIIe siècle (en 1755 pour le kaolin anglais de Cornouailles, d’une pureté exceptionnelle, et en 1768 à Saint-Yvriex-La- Perche dans le Limousin) la porcelaine se développa en Europe seulement plus de 600 ans après le pleinessor qu’elle connut en Chine du sud au XIIe siècle dans la région de Jingdezhen. On peut estimer d’après les premières pièces conservées que le kaolin était connu et utilisé en Chine déjà depuis environ 200 ans avant JC. Et ce sont les carrières de Gaoling (littéralement « collines hautes ») exploitées près de Jingdezhen, qui donnèrent son nom au kaolin. Du fait des difficultés de tournage du kaolin, et de la maîtrise des techniques de cuisson à haute température qu’elle requiert (1350°C environ) la porcelaine fut principalement produite au XIXe siècle en série par coulage dans des moules à destination des arts de la table, dans les grandes manufactures
industrielles de porcelaine de Sèvres, de Limoges… Mais de nombreux artistes ont été séduits par les contraintes et les propriétés de translucidité, de finesse, de densité de la porcelaine, et se sont lancés dans le façonnage de pièces uniques, par tournage, ou montage à la plaque. Des prises de risques et des choix de travail qui renvoient quotidiennement ces artistes à l'exigence, à la précision du geste, au caractère sacré des poteries de la Chine ancienne, à une "montagne" non moins sacrée de savoirs théoriques et pratiques assortis à ces techniques. Mais aussi à une réflexion permanente sur les différentes interprétations, actuelles ou anciennes et parfois dépaysantes de la notion d’esthétique. Ils explorent, façonnent… à la recherche de l’expression d’une sensibilité s’inspirant et s’affranchissant de ces héritages croisés et multiples, pétris d’histoire, d’usages sociaux et d’avancées individuelles.