mardi 18 septembre 2012

DEBAT SUR LA CONFIANCE: ELLE RESTE A CONSTRUIRE


Débat sur la Confiance dans le territoire -
L’Institut Confiances tenait sa première Université d’été les 14 et 15 septembre à Dieulefit puis dans l’Enclave des papes, à Grillon. Dès vendredi matin les membres de cette association qui réfléchit à « comment restaurer la confiance dans notre société » se sont retrouvés à l’école de Beauvallon.
Avant que ne commencent leurs débats le maire de Dieulefit, Christine Priotto est venu leur souhaiter la bienvenue et une bonne journée à Dieulefit. Ensuite Patrick Savoie le directeur a fait une présentation de l’école depuis sa fondation jusqu’à l’heure actuelle où elle est devenue une ITEP qui accueille près de 70 élèves. La réunion s’est poursuivie par un long historique et un débat avec l’historien Bernard Delpal de Dieulefit ( ancien Universitaire et chercheur au CNRS) sur le rôle de la population toute entière de Dieulefit et de l’école de Beauvallon durant la période 1939 – 1945. Il expliqua les raisons économiques, religieuses, politiques qui ont procuré l’attitude si respectable de la majorité de la population à l’égard des personnes juives et réfugiées accueillies durant toute cette période dans le canton. On estime à 3600 personnes le nombre de réfugiés accueillis à Dieulefit pendant la guerre ( sur une population de 5000 habitants dans le canton et 2500 personnes à Dieulefit !).
Photo : accueil à Dieulefit




« Toute société repose sur la confiance ». Emile Poulat*

Pendant ces deux jours les adhérents se sont réunis afin de partager les enseignements des travaux de l’année de leurs groupes thématiques, ainsi que pour définir les priorités d’action de l’Institut Confiances pour l’avenir. Une conférence – débat a été organisée à Grillon, vendredi soir animée par Pierre Winicki le directeur de l’Institut, réunion suivie par un nombreux public motivé par la question « retrouver la confiance dans notre territoire », thème qui a largement interpellé et a délié bien des langues. Emile Poulat devait tracer les contours du débat en rappelant notamment que « sans confiance il n’y a pas de société ». On a pu entendre beaucoup de choses qui sont rarement dites en public, bonnes ou mauvaises, mais qui justifient à posteriori un tel débat. On a eu l’heur d’entendre un industriel vanter les mérites de l’Enclave et un commerçant issu de l’immigration appeler à un respect de l’autre et à s’approprier le territoire l’un et l’autre et non l’un contre l’autre , une directrice d’école constater le départ de certains gens de notre territoire mais aussi la nécessité de se rencontrer par la culture pour se comprendre , dire ce que l’on va faire et le faire. Vint ensuite le sujet de la confiance dans les élus. En présence de Christine Priotto, maire de Dieulefit, de Jean-Marie Grosset, maire de Grillon, d’Henri Pélissier, maire de Visan. On peut regretter tout d’abord l’absence dans la salle d'élus du Pays « Une autre Provence » dont le territoire de l’Enclave fait amplement partie. Et l’on a bien vu que la confiance envers les élus était sérieusement entamée. Au plan national avec le problème des rémunérations ou de la corruption mis en avant, mais aussi au plan local avec des reproches sur le manque de concertation, de non-respect des promesses électorales, de manque d’ambition et de projets mobilisateurs pour le territoire. Les membres de l’Institut Confiances présents ont apporté leurs analyses et leurs conseils.

« Donner de l’envie à la population » Christine Morel-Maroger*

La conclusion fut donnée par Christine Morel-Maroger , de l’Institut Confiances qui rappela que le rôle de l’élu avait changé  que les élus devaient en prendre compte et s’adapter et aussi qu’il fallait donner aux populations de l’envie. Envie de bouger, de rêver, d’avancer ensemble, de ne pas gâcher ou sous utiliser les talents du territoire … et apparemment l’Enclave des papes comme tout autre territoire n’en manque pas. Cette réunion débat - qui en appelle forcément bien d’autres- a prouvé, comme l’a dit C. Priotto, qu’elle avait un rôle important car les gens, dans notre société, ne se rencontrent plus pour échanger et c’est là justement, dans ces rencontres, que l’on peut rebâtir une confiance mutuelle. La richesse des débats mériterait qu’on leur donne une grande publicité. Espérons que l’Institut Confiances s’en chargera. Si les absents ont eu, une fois de plus, vraiment tort, les présents sont sortis très motivés pour essayer de faire progresser la confiance pour aller vers un véritable pacte de confiance du Territoire ….
Photo : les élus et Pierre Winicki











Membres de l’institut Confiances
* Emile Poulat est sociologue, historien des religions , Directeur d'études ( EHESS)

* Christine Morel-Maroger est Consultante en gouvernance


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