mercredi 24 mars 2010

SE NOURRIR AUTREMENT AU PAYS




Se Nourrir autrement : AMAP, SLOW FOOD, BISTROTS DE PAYS
Face à une certaine inquiétude due aux crises alimentaires (vache folle, listeria,..), à un développement de l’agriculture productiviste et à une uniformisation du goût, aussi bien les consommateurs que les producteurs ont voulu imaginer des solutions alternatives. Elles sont, bien entendu, nombreuses et il n’est pas question de toutes les décrire. Nous avons choisi celles qui émergent dans notre région en donnant semble-t-il des réponses différentes, sinon meilleures à des attentes renouvelées. Ce sont les AMAP, venant de la demande des consommateurs, les épiceries paysannes venant des producteurs et pour tous les amateurs d’une nutrition de qualité le mouvement « Slow Food » et celui des « Bistrots de Pays », culinairement dépendants des produits de terroir.


L’AMAP
Une AMAP est une association entre des consommateurs et un producteur, qui a pour but de tisser des liens étroits autour d'un panier de produits livrés régulièrement. Ensemble, ils définissent la diversité et la quantité de denrées à produire pour la saison. Ces denrées peuvent être aussi bien des fruits, des légumes, des œufs, du fromage, de la viande... La diversité est très importante car elle permet aux partenaires de l'AMAP de consommer une grande variété d'aliments, d'étendre la durée de la saison, et de limiter les risques dus aux aléas climatiques et aux éventuels problèmes sanitaires. Pendant la saison, et ce de manière périodique (ex. une fois par semaine), le producteur met les produits frais (ex. les fruits et légumes sont récoltés le matin même de la distribution) à disposition des partenaires qui constituent leur panier. Le contenu de ce dernier dépend des produits arrivés à maturité. Ils définissent entre eux le prix du panier, le lieu et l'heure de la distribution périodique. Il est possible, dans une certaine mesure, d'échanger les produits entre eux selon ses préférences. Le groupe de consommateurs et l'agriculteur se mettent également d'accord sur les méthodes agronomiques à employer. Ces dernières s'inspirent de la charte de l'agriculture paysanne et du cahier des charges de l'agriculture biologique (les producteurs possèdent souvent le logo AB). En effet, les participants à l'AMAP recherchent des aliments sains, produits dans le respect de l'Homme, de la biodiversité et du rythme de la Nature. Les AMAP participent ainsi « à la lutte contre les pollutions et les risques de l'agriculture industrielle et favorise une gestion responsable et partagée des biens communs. ». En Rhône Alpes il existe 80 amap regroupant 128 producteurs qui servent 3200 foyers adhérents pour un volume financier généré de 2,2 millions d’euros. En Provence, 120 amap, 140 producteurs et 4200 foyers pour 4,2 millions d’euros générés. Michel Barnier, ministre de l'agriculture et de la Pêche a annoncé, le 14 avril, lors d'un déplacement à la rencontre d'agriculteurs et de consommateurs engagés dans le cadre de l'association pour le maintien d'une agriculture paysanne (AMAP), un plan d'actions pour favoriser le développement des circuits courts des produits agricoles.
En France d’autres alternatives existent aussi ne dépendant pas des Amap mais fonctionnant sur le même principe avec l’association « Les Jardins de Cocagne ». Les Jardins de Cocagne sont des jardins maraîchers d’agriculture biologique à vocation d'insertion sociale et professionnelle. Près de 100 jardins existent en France représentant 3000 jardiniers et 15.000 familles. Ils livrent des légumes chaque semaine. Associations comme à Nyons (rayon d’action de Condorcet à Taulignan) Contact : 04.75.26.07.47. Autres Jardins à Andancette , Peyrins , Montélimar, Saint-Marcel-lès-Valence en Drôme, Toulaud, Colombier-le-Cardinal , Cruas en Ardèche.
Amap Dans la Région
Amap existantes : A Crest – Amap Val de Drôme depuis 2005 - A Mirabel - Laboule depuis 2004 – 04.75.87.19.15- A La Blachère - Amap Monde de Lablachère depuis 2004 – 04.75.88.51.48- A Aubenas depuis 2008. Des Amap sont en cours de démarrage à Vaison (contact : 04.90.28.81.76), à St-Paul Trois Châteaux à l’initiative du CRIC (contact JP.Wurbel 04.75.04.96.12 et 04.75.96.61.14), à Vals les bains (contact : 04.75.37.58.97), Au hameau des Buis (contact : 06.16.11.39.99).
Les épiceries paysannes.
C’est un Point de Vente Collectif (PVC), c'est-à-dire un lieu de vente géré par des producteurs, qui ont choisi de se regrouper pour vendre leurs produits. L'ouverture du point de vente est assurée par des permanences des producteurs eux-mêmes, ou par des employés. En ce sens, le point de vente collectif est à la croisée des formes possibles de vente directe et de « circuits courts », autrement dit des circuits de vente qui comportent au plus un intermédiaire entre le producteur et le consommateur.
Quelques adresses dans la région :
A Grillon –L’Epicerie paysanne (13 Producteurs) – La Station – Route de Valréas- 84600 Grillon – Tel : 04.90.35.64.16- ouvert 7 jours sur 7 le matin (9h/13h) et vendredi après-midi
A Nyons - La Biasse Paysanne (12 agriculteurs bio)- ZA Les Laurons - 26110 Nyons Tél. 04 75 27 81 12
A Pierrelatte – La Clef des Champs – 15 avenue général de gaulle -26700 Pierrelatte Tel : 09 62 57 04 32 ou 04.75.46.32.45
A La Laupie - Au plus Pré - Point de vente collectif de producteurs bio. Place de la Libération - 26740 LA LAUPIE Contact –Tél : 04 75 50 18 62
A Loriol - Le Souk Bio - Agrobiodrôm propose un abonnement de paniers de fruits et légumes bio d’une valeur constante chaque semaine livré sur des points de distribution.
Contact : Quartier Saint-Martin – 26270 Loriol- Tél. 04 75 63 86 00 www.agrobiodrom.fr

Pour conclure on peut dire que Amap et point de vente collectif sont deux modes « d'organisation en réseau de proximité et d'échanges ». Ce sont des systèmes d'échange nouveaux, supplémentaires, alternatifs aux systèmes de distribution plus classiques déjà usités dans notre région que sont la vente à la ferme, les marchés en plein air, les foires, le commerce de détail ou la grande distribution.
Plus de renseignements sur : http://www.reseau-amap.org/amap.php et sur : http://www.reseaucocagne.asso.fr

Slow Food

Slow-food lutte contre la malbouffe depuis 20 ans. Fondée par Carlo Petrini en 1986, Slow Food est devenue en 1989 une association internationale. Elle compte aujourd’hui 90 000 membres, répartis dans 50 pays, et des directions nationales en Italie, Allemagne, Suisse, Etats-Unis, France, Japon et Royaume Uni. Slow Food France, fondée en 2003, ressemble environ 2000 adhérents qui se réunissent autour des initiatives de 43 Conviviums* locaux, actifs et dynamiques sur tout le territoire français. Slow Food s’attache à redonner une légitimité au plaisir de manger, en apprenant à redécouvrir la richesse des recettes et des saveurs, à reconnaître la diversité des lieux de production et de ses producteurs, à respecter le rythme des saisons et des plaisirs de la table.

La recette mise au point par Carlo Petrini et les membres de Slow Food consiste à associer au plaisir, un comportement « responsable » face aux produits que l’on consomme et de revendiquer le droit à en jouir pour tout le monde. Les aliments promus par l’association sont des produits bons, propres et justes qui réunissent trois qualités indispensables : 1-remarquables du point de vue gustatif, 2- respectueux de l’environnement et 3- assurant des conditions équitables au producteur.

La biodiversité nous concerne tous : un exemple les tomates

« Sur le marché à Pierrelatte, le vendredi, un seul jardinier vend une dizaine d’espèces de tomates différentes en juillet-août et début septembre. Elles sont rouges, rouges presque noires, roses, oranges, jaunes et vertes, de taille et de formes très différentes et bien sûr absolument pas calibrées : une cœur de bœuf peut peser presque un kilo, une noire de Crimée se fendille toujours un peu, la petite verte green zebra a la peau si fine qu’il faut la manipuler avec précaution, mais toutes sont exquises. Et sur cet étal, il n’y a qu’une toute petite sélection du trésor des espèces différentes créées par les jardiniers depuis des siècles : il existe plus d’une cinquantaine d’espèces différentes de tomates !... Nous voilà directement plongés au cœur des préoccupations de Slow Food : soutenir ceux qui produisent des aliments de goût, qui offrent un véritable plaisir de dégustation, tout en respectant la nature, éduquer le goût du consommateur pour qu’il choisisse bien ses aliments : la clé commune à ces deux démarches est bien la biodiversité. »


Qu’est-ce qu’un Convivium ?

Slow food repose sur un maillage d’associations de base appelées conviviums. On peut y assouvir sa curiosité gastronomique : les joyeuses agapes sont fréquentes mais on va aussi à la rencontre des producteurs et enfin, on cherche à être utile : à la survie des productions menacées et aux hommes qui sont derrière. Il ne peut exister d’agriculture paysanne sans consommateurs avisés ! Il s’agit de commencer le répertoire des produits excellents mais menacés, produits à petite échelle et liés à un terroir, valorisant une ressource autochtone : ils entreront dans l’Arche du Goût. Une idée de sauvetage un peu comme celle de l’Arche de Noé. Ce travail déjà effectué en Italie commence juste chez nous. « Penchons nous donc un peu sur nos richesses : le petit épeautre de Provence le bœuf gras du Mezenc, les espèces anciennes de châtaignes, les cépages oubliés comme le Châtus ardéchois, l’affinage spécifique du picodon à Dieulefit, les haricots coco de Mollans et bien d’autres richesses spécifiquement locales dont nous devons transmettre le goût aux jeunes générations et préserver la production.

* Les conviviums les plus proches sont à Châteauneuf du pape ou « Pont d’Avignon » qui regroupe à côté des Vauclusiens, la totalité des drômois provençaux et à la « Table en Dauphiné » pour ceux de la Vallée de la Drôme, dont le siège est à Die - Gérard Douarche -Tel : 0960464411. Plus haut le Convivium « Ermitage » à Tain l’Hermitage - Christine Guillaume - 0687420436.
Sont en gestation des conviviums dans le sud de la Drôme dont un entre Nyons et Buis les Baronnies . Contact : 06.80.57.75.94

Site : www.slowfood.fr

Les Bistrots de Pays« Bistrots de Pays » est un label national, symbole de qualité, d’authenticité et de convivialité ! Pour être labellisé, le café doit répondre aux critères de la charte nationale mais aussi s’impliquer dans des groupes de travail et suivre les formations mises en place pour améliorer la qualité des prestations. Ainsi, chaque bistrot garde sa personnalité, son cachet, sa spécificité ! Rappelons qu’un Bistrot de Pays doit être situé dans une commune rurale de moins de 2000 habitants et être reconnu comme le dernier ou l'un des derniers de son village, Il doit aussi proposer au minimum une restauration de type casse-croûte à toute heure. Aujourd'hui, le réseau des Bistrots de Pays compte plus de 32 territoires labellisés en France sur 7 régions, soit près de 180 bistrots.

En Vaucluse : Quatre nouveaux établissements ont intègré en 2009 le label Bistrot de Pays . Bienvenue aux Bistrots de Pays du réseau du Haut Vaucluse, Chez Claudette à Saint-Roman-de-Malegarde, Chez Gégène à Travaillan, la Petite Épicerie à Uchaux et Les Copains d’Abord à Gigondas.

En Drôme : Depuis 6 ans, le réseau Drôme Provençale, avec ses 16 Bistrots de Pays organise sa communication à travers des actions d’animation, de formation, de dégustation en relation avec les producteurs locaux de vin, c’est un des plus actifs et importants au plan national. Il édite chaque année un guide avec ses partenaires (C.C.I, producteurs).

En Ardèche : L’Ardèche Méridionale est un territoire de vie et d’avenir… Fortes de cette conviction, 173 communes se sont regroupées pour constituer un Pays. Sa mission consiste à accompagner, dans le respect de sa charte de développement durable et avec le soutien financier de la Région Rhône-Alpes et du Département de l’Ardèche, les projets qui en font la vitalité. Le 1er réseau de « Bistrots de Pays » d’Ardèche a été lancé à l’initiative du Pays de l’Ardèche Méridionale, en partenariat avec le Conseil Général de l’Ardèche et la Chambre de Commerce et d’Industrie de l’Ardèche Méridionale. Aboutissement de deux ans de travail, ce ne sont pas moins de 15 Bistrots, souvent derniers commerces ouverts à l’année dans des villages s’étirant de la Vallée du Rhône à la Montagne ardéchoise, qui font aujourd’hui la richesse du réseau en place depuis octobre 2008.
Site : www.bistrotdepays.com
Sources :
« Les AMAP dans l’alimentation, une nouvelle forme de rapports consommateurs-producteurs ? »- http://geo.univ-tlse2.fr/ (« Recherche » puis « Dynamiques Rurales »),
Ministère de l’Agriculture : http://agriculture.gouv.fr/sections/presse/communiques/developper-circuits
Livres : Produits de terroir –Comprendre et agir-Laurence Bérard et Philipe Marchenay – CNRS – www.ethno-terroirs.cnrs.fr


Photos
- Les légumes, base des produits distribués par amap et épiceries paysannes
- L’épicerie paysanne de Grillon : un point d’achat pratique
- Un bistrot de Pays : l’auberge du petit bistrot de Vinsobres

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