jeudi 18 septembre 2014

MARIANI AU SOUTIEN DE POUTINE !

Entendu ce matin à la radio de la bouche de Thierry Mariani  à la question "qu’attendez-vous de la conférence de Presse de Hollande" réponse : "rien!".
Il n'attend rien de Hollande....autant que ce que nous attendons de lui !
Bien que des centaines et des centaines de Valréassiens aient attendu longuement beaucoup , en vain …pour se rendre compte en fin finale qu'ils avaient servi seulement de marchepied à son ambition....
Et un marchepied on lui marche dessus et c'est tout.....
Nous n'avons que très peu de nouvelles de lui à Valréas et tout le monde s'en porte bien. 

L'avant dernière fois c'était pour les municipales où l'on sait qu'il a piloté le second tour et failli faire passer le Front National plutôt que de voir la liste UMP s'allier avec d'autres !!!! On s’est alors aperçu lors de ces élections qu’il avait été élu avec les voix UMP + celles du Front National ( celui-ci ne présentant personne) pendant 22 ans , ce qui donne bien sa couleur politique.

La dernière fois c'est en recevant le programme des Chorégies d'Orange ( dont on se demande à quel titre un député des français de l'étranger, n'ayant aucun mandat local, peut-être encore président). Et là son personnage se révèle un peu plus en une seule phrase. Je cite : " Nous croyons ainsi plus que jamais à la vocation populaire de notre festival,  ...."

En 13 mots la messe est dite !

- la vocation populaire des Chorégies. Dans quel monde vit donc ce député pour affirmer qu'un spectacle dont le prix des places s'échelonne de 28 euros ( là où l'on ne voit rien et on n'entend rien par soir de Mistral) à 260 euros avec un prix moyen de 200 euros a une vocation populaire . A mon avis il ne sait pas ce que cela veut dire ! On voit bien là la pensée d'un homme qui n'a jamais travaillé (en 2008 il déclarait comme profession : Député) et qui est maintenant " dans les affaires ".* 

* Rappelons qu’après ses études et un stage de 3 mois en entreprise (!) Thierry Mariani a été tour à tour chargé de mission du Département des Hauts de Seine (Merci C.Pasqua !), payé pour passer 2 ans à Valréas pour se faire élire puis élu en 1988 conseiller général puis en 89 maire de Valréas, conseiller régionale en 92, député en 93, secrétaire d’état en 2010 et ministre en 2011. Il est toujours député des français de l’étranger depuis 2012…l’occasion pour lui de se lancer un peu dans les affaires, avec tous les contacts acquis comme député et comme ministre.

Un Article de Rue 89 de Francois KRUG  06.2012 décrit très bien son projet : ( à lire en intégralité  ICI ) .

Ce n’est donc  pas étonnant  que l’on lise ceci dans la presse : « Quatorze parlementaires français, dont le député UMP des Français de l'étranger Thierry Mariani et le député de Paris et maire UMP du XVIe arrondissement de la capitale Claude Goasguen  ont rencontré jeudi à Moscou de hauts responsables russes pour apporter leur soutien à Moscou dans le bras de fer engagé avec les Occidentaux sur fond de crise en Ukraine. » (le Parisien du 11.09) .

On comprend mieux pourquoi notre ex-député apporte son soutien à Poutine .
La preuve ci dessous ! On ne dira pas cette fois que je galèje....




(Extraits de l’Article de Rue 89)

« Candidat en Russie-Asie-Océanie, le leader de la Droite populaire y fréquente déjà depuis longtemps les industriels français... et les despotes locaux. 
Thierry Mariani aurait pu rempiler sans crainte chez lui, dans le Vaucluse, où il était élu depuis 1993. Il aurait aussi pu quitter la politique : après sa dernière réélection, il assurait que ce mandat-là serait le dernier et qu’il passerait ensuite dans le privé. Finalement, le co-fondateur de la Droite populaire et ex-ministre des Transports a trouvé un compromis : il a choisi de rempiler, mais loin du Vaucluse, dans une circonscription qui lui permettra de renforcer ses liens avec le privé...
Plus de concours de pétanque à Orange ni de fêtes du vin à Valréas : ses nouveaux électeurs sont éparpillés entre l’Ukraine et les îles Fidji, dans des zones riches en gaz, en pétrole et en marchés à conquérir.
« Un engagement logique »
 Thierry Mariani se présente dans la plus vaste des onze circonscriptions dessinées pour les Français de l’étranger, couvrant la Russie, la plupart des ex-républiques soviétiques, l’Asie et l’Océanie …..
Ce qui reste surprenant, en revanche, c’est que le meneur du courant le plus franchouillard de l’UMP se soit lancé dans une campagne aussi exotique. « C’est la suite d’un engagement logique », nous explique-t-il :
« Quand on a fait vingt ans au même endroit, il y a un moment où il faut se remettre en cause [...]. Mon idée, c’était de retourner dans le privé. J’ai 53 ans, c’est encore un âge où on peut se recaser sans trop de problèmes…..
Contrairement à Frédéric Lefebvre, candidat en Amérique du Nord, Thierry Mariani n’a pas eu à s’inventer une passion de longue date pour sa nouvelle « circo » :
- il était « un des rares députés à se débrouiller en russe », une langue qu’il a apprise au lycée militaire d’Aix-en-Provence ; 
à l’Assemblée nationale, il a présidé les groupes d’amitié avec l’Ukraine et le Kazakhstan  comme membre de l’assemblée parlementaire de l’OSCE, il a participé à « une cinquantaine de missions » d’observation des élections dans la zone ;
-en 2009, il avait été nommé représentant spécial de Nicolas Sarkozy pour l’Afghanistan et le Pakistan ;
-enfin, sa femme est russe (« et française depuis décembre »), et il a même baptisé son fils Timour, référence à « un grand conquérant » ouzbek du XIVe siècle.
Une simple passion personnelle ? Pas vraiment.

Lobbying et diplomatie parallèle

En Russie et en Asie centrale, il est discrètement devenu un partenaire des entreprises françaises, des lobbyistes et des régimes locaux.
Illustration des réseaux construits par le député du Vaucluse et futur ministre : en mars 2009, dans les locaux de l’Assemblée nationale, c’est à lui que revient l’honneur de prononcer le discours d’introduction d’un forum sur « Le Kazakhstan, partenaire stratégique de l’Europe ».
La manifestation bénéficie du « partenariat » – en clair, du financement – d’Areva, Total, Thalès, EADS et GDF Suez. Parmi les organisateurs, le fonds d’investissement public du Kazakhstan, et la Compagnie européenne d’intelligence stratégique (CEIS), une société de lobbying très active dans le pays. En France, selon Le Canard enchaîné, elle a notamment aidé Bouygues à décrocher le marché du nouveau ministère de la Défense.
Le monde est petit. Le patron de la CEIS, Olivier Darrason, est lui-même ancien député (UDF) des Bouches-du-Rhône, et siège encore à l’Assemblée des Français de l’étranger, parmi les « personnalités qualifiées ». Les liens tissés à l’Assemblée nationale avec Thierry Mariani se sont renforcés au Kazakhstan.
A Astana, la capitale construite au milieu de la steppe, le député du Vaucluse est notamment intervenu pour faciliter la création d’un « centre de transfert de technologies » avec les entreprises françaises en lice. »
Un mystérieux « observatoire »
Lors de ce forum de 2009 à l’Assemblée nationale, Thierry Mariani n’est pourtant pas simplement intervenu en qualité de parlementaire, mais aussi de président d’un mystérieux « observatoire », Eurasie Nouveaux Horizons. Une fonction qu’il ne jugera pas utile de mentionner, une fois au gouvernement, dans sa déclaration d’intérêts.
(Après la publication de cet article, Thierry Mariani nous a contacté pour souligner qu’il avait démissionné de la présidence d’Eurasie Nouveaux Horizons en entrant au gouvernement, ce qui explique l’absence de mention dans sa déclaration d’intérêts. Cette déclaration inclut cependant une rubrique « Responsabilités et fonctions antérieures [...] durant les trois dernières années », y compris dans « le secteur associatif »...)…..
Cette association n’a pas laissé beaucoup de traces. Ses statuts, que Rue89 s’est procurés, ont été déposés en février 2008 à la préfecture de police de Paris par Thierry Mariani et Michel de Guillenchmidt, avocat spécialiste du droit russe, trésorier de cet « observatoire ».
L’objectif ? Il reste flou. Selon ses statuts, « l’association sera le lieu d’échange entre les acteurs politiques, universitaires et sociaux ». Thierry Mariani explique :
« On n’est pas allé très loin, faute de moyens. Je crois qu’on n’a même pas lancé de site Internet. » Ce site, laissé en friche, existe pourtant. Et il démontre la proximité de Thierry Mariani avec d’autres lobbyistes puissants. Selon le « WhoIs » du site, le nom de domaine a été déposé en décembre 2009 par Stratinvest, une société basée à Moscou et fondée par Emmanuel Gout, un ancien de Vivendi.
Parmi ses clients, Stratinvest compte Rosatom, Gazprom et Rosnet. Les géants russes, respectivement, du nucléaire, du gaz et du pétrole. Elle défend leurs intérêts jusque devant les parlementaires français : en 2011, ses dirigeants ont ainsi été auditionnés pour un rapport du Sénat sur le « partenariat stratégique entre l’Union européenne et la Russie », en qualité de représentants de Rosatom…..
Les allers-retours du parlementaire en Russie et en Asie centrale n’étaient pas des voyages d’agrément, insiste-t-il :
« J’anticipe vos questions : est-ce que les entreprises, des fois, nous paient des billets ? Oui, je le dis très franchement. Sauf que... Quand vous allez au Kazakhstan – je me souviens d’une fois, pour une histoire de satellite pour EADS – et que vous y restez une nuit au mois de décembre, voilà, il y a plus fun qu’Astana au mois de décembre avec moins 25 degrés.
– C’est bien EADS qui vous avait demandé de venir ?
– Oui, bien sûr. Mais attendez, je sais très bien ce qu’est Rue89, mais réalisez que si on ne fait pas ça, ce sont les autres qui le font. Vous croyez que les Allemands se privent, que les Américains se privent, que les Canadiens se privent ? »
Rien de plus normal, donc, que d’accepter les invitations d’entreprises françaises ou étrangères pour ouvrir des marchés :
« Si la question c’est “est-ce que j’ai été payé ?”, jamais. Voilà, ça c’est très clair. Après, des fois, vous faites des voyages avec les groupes en soutien pour tel ou tel marché, c’est un secret pour personne. Moi, ça ne me gêne pas. »
Devenu secrétaire d’Etat puis ministre des Transports, Thierry Mariani a également pu mettre à profit son carnet d’adresses auprès des décideurs russes et d’Asie centrale. Le projet de ligne aérienne directe entre Paris et Astana est tombé à l’eau – « pas rentable » –, mais Alstom serait « à deux doigts de signer » pour le métro local. Et Poma, lui, équipera – « sur ma suggestion » – les stations de ski de Géorgie :
« Ce sont des pays où les pouvoirs économique et politique sont intimement liés, bien plus qu’en France. On passe de ministre à président de société, et vice versa. Le relationnel direct a beaucoup d’importance. Il faut avoir un bon dossier technique, mais il faut aussi savoir faire la tournée avec les uns et les autres. »
Il faut aussi savoir fermer les yeux. Comme en Azerbaïdjan, autre pays riche en pétrole et désireux de renforcer ses liens avec l’Europe. Le clan du président Ilham Aliev a ainsi réduit l’opposition au silence lors du dernier concours de l’Eurovision, diffusé depuis la capitale, Bakou.
En avril 2010, Thierry Mariani était justement de passage à Bakou pour une conférence internationale sur les élections législatives prévues en novembre suivant. Des élections « plus démocratiques, plus transparentes », annonçait le programme….

Thierry Mariani « a souligné que l’Azerbaïdjan faisait des progrès dans l’organisation et la conduite des élections », selon le compte-rendu de l’ACSDA. Des progrès insuffisants, visiblement : le rapport publié par l’OSCE après le scrutin évoquera, entre autres, une presse muselée, des opposants privés des moyens de faire campagne et des « intimidations ».
Cela n’a pas empêché Thierry Mariani de participer aux opérations de séduction menées en France :
le 18 avril 2011, il dînait ainsi avec Mehriban Alieva, la femme du président Aliev, venue inaugurer une exposition à Paris – un dîner organisé par une autre société de lobbying, Marquardt & Marquardt  
le 16 septembre, il participait à un colloque organisé par... Rachida Dati, et dont la première dame d’Azerbaïdjan était la vedette.
Pour Thierry Mariani, il faut relativiser :
« Toute cette zone, il ne faut pas oublier que ce sont des pays qui, il y a vingt ans, étaient sous la dictature communiste. C’est très facile de juger avec des critères de pays comme les nôtres, qui ont deux ou trois siècles de démocratie, des pays qui en sont à vingt ans [...]. Ce ne sont pas des modèles de démocratie, mais progressivement, il y a de très nets progrès dans la plupart de ces pays. »

Des « progrès » que l’ex-député du Vaucluse et probable futur député d’Asie et d’Océanie pourra observer de près........




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