Communiqué du Félibrige
Les langues régionales de France demandent l’asile culturel à l’UNESCO : Des provinciaux à Paris
Mercredi 15 mai, à partir de 10h 30 des centaines de provinciaux, délégués des associations de défense des langues régionales de France, se sont retrouvés à Paris, place Fontenoy, devant le siège de l’UNESCO. Tous les représentants de ces langues régionales de France étaient présents : alsaciens, basques, bourguignons, bretons, catalans, occitans, picards, poitevins…Ce rassemblement pacifique avait à nouveau pour but de sensibiliser le monde entier au massacre linguistique perpétré par l’État français.Le mépris affiché pour les langues régionales et leurs locuteurs apparaît à nouveau dans le projet de loi de refondation de l’école avec son seul article, 27 bis, évoquant un très aléatoire enseignement d’une langue régionale :
« Art. L. 312-11. – Après accord des représentants légaux des élèves ou des élèves eux-mêmes s’ils sont majeurs, les professeurs peuvent recourir aux langues régionales chaque fois qu’ils peuvent en tirer profit pour leur enseignement de la langue française. »
Pour confirmer ce dédain, le Président de la République a maintenant annoncé que contrairement à sa promesse, il ne souhaitait plus ratifier la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires.
Pour dénoncer ce nouvel affront, les représentants des langues régionales, devant les micros des radios et les caméras des télévisions, ont fait lecture d’une motion accusatrice et revendicative, justifiant le recours à une demande d’asile culturel auprès de l’ UNESCO.
Une délégation d’une douzaine personnes représentatives composée notamment de parlementaires de l’actuelle majorité au pouvoir, a ainsi pu être reçue par un haut fonctionnaire de la division des expressions culturelles au sein même de cette organisation internationale qu’est l’UNESCO. Ils ont remis la motion expliquant leur action.Une longue réunion a permis aux délégués d’exprimer leur révolte face au mépris de l’État français pour les langues régionales et de demander officiellement et solennellement l’asile culturel à l’UNESCO.Le haut responsable de l’UNESCO après avoir écouté attentivement et pris note de toutes les doléances présentées assura qu’il ferait son possible pour alerter les instances gouvernementales françaises sur la situation de plus en plus dramatique des langues régionales de France qui lui a été décrite.
L’UNESCO qui dresse régulièrement l’état des langues dans un atlas de langues en danger dans le monde pourra actualiser ses données. Par le but même de cet organisme de favoriser « le dialogue interculturel par la protection du patrimoine et la mise en valeur de la diversité culturelle », on peut espérer que l’UNESCO ne se contentera pas de prendre acte de la situation déplorable du patrimoine linguistique français.
Les langues sont inscrites au patrimoine de l’humanité. Ce patrimoine culturel immatériel est un bien précieux des communautés, des groupes et des individus et doit être sauvegardé et transmis aux générations à venir, les défenseurs des langues régionales de France n’abandonneront pas ce devoir.
A noter que : parmi les manifestants devant le siège de l’UNESCO de nombreux félibres étaient présents ; parmi eux les Majoraux Bernard Giely et Jean-Marc Courbet, représentaient le Capoulier M. Jacques Mouttet retenu à Aix en Provence par les derniers préparatifs du congrès de la Santo-Estello qui va se dérouler à St-Rémy de Provence du 17 au 21 mai prochains. Jean-Marc Courbet, directeur du Centre de Documentation Provençale de Bollène (04 90 30 41 39) et Bernard Giély, directeur du mensuel « Prouvènço d’aro » à Marseille (04 91 72 59 23).
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